The International 2019 : Main Event Day 1

Par Polomino, le 20.08.2019

Ca y est, le tournoi débute vraiment. Le Group Stage est fini, tout le monde est bien échauffé et les jeux peuvent commencer. Tout le monde fait table rase des 4 derniers jours, s'approprie la méta ou essaye de trouver des failles pour briller sur le Main Stage de la Mercedes Benz Arena de Shangai. Les équipes chinoises sont très attendues, et les fans sont en nombre pour les soutenir. OG, PSG.LGD, Secret et Vici Gaming ont accroché sans trop de problèmes les seeds 1 et 2 des deux groupes, et font office de favoris pour le moment. Mais sur le Main Stage, tout peut arriver et les surprises ne sont pas rares. Si vous ne l'avez pas vue, la cérémonie d'ouverture a été, comme toujours, assez spectaculaire avec l'orchestre de Shangai et l'apparition de Gabe Newell pour son fameux "Welcome, to The International". Vous pouvez d'ailleurs consulter les photos de l'événement sur le Flickr officiel de The International.

 

Le bracket du Main Event de The International 2019, avec la date de chaque match.

 

 

Avant de voir la phase de groupes, on aurait pu penser que ce match serait très contesté. Mais après le début de compétition assez catastrophique de VP et le niveau de jeu affiché par l'équipe chinoise, peu d'analystes croient encore en Virtus.Pro. Les statistiques sont aussi en faveur de LGD, que ça soit sur les confrontations directes ou sur la durée moyenne des parties (LGD tend à gagner vite, et VP à perdre vite). De plus, on sait à force d'expérience que les compagnons de fy font preuve d'une grande solidité sur la grande scène de The International. Avantage LGD donc, à peu de choses près à 70-30 d'après le canapé d'analystes.

 

Game 1 : On s'attendait à voir PSG.LGD complètement dominer la squad russe. Les joueurs de Solo ne l'entendaient pas de cette oreille et ont mis les bouchées doubles sur tout le début de game, prennant une légère avance et en récupérant quelques objectifs clés. Ce qui a renversé la vapeur ? Le timing des Black King Bars de PSG.LGD, sur un Sven déjà bien devant et un Gyrocopter dont on sait qu'il n'a besoin que de ça pour fournir une quantité incroyable de dégâts. Dès lors, Solo n'a plus trouvé d'impact avec son silencer. Même chose pour le EarthShaker de RodjEr, qui n'a pas vraiment eu le droit de jouer après la 20ème minute. PSG.LGD entendait bien montrer aux joueurs russes qu'ils étaient sur le sol chinois et qu'ici, ce sont eux qui dominent. Une leçon pure et simple, et un avantage pris par LGD dans ce BO3.

 

Game 2 : Cette seconde game commence sur un draft qu'on reconnait facilement à LGD. La présence du Kunkka, mais aussi de la Phantom Assassin, témoignent de la patte de la squad chinoise, Ame étant l'un des derniers joueurs de carry à pratiquer le héros. Retour également du Tidehunter de Chalice, qui aura fait son travail lors de la première game. Cette fois, le début de la partie est beaucoup plus contesté et mouvementé. A l'image de la game précédente, c'est encore une fois PSG.LGD qui met le premier vrai coup d'accelérateur, sur le desolator de sa PA pour aller dive les T3 adverses. Une seconde montée de Highground de LGD, chirurgicale et d'une propreté exemplaire, va sceller les espoirs de Ramzes666 et ses coéquipiers. Ce dernier, à peine sorti des bois avec ses items, enfin prêts sur son Terrorblade, prendra une flèche Mirana et n'aura même pas le temps de jouer ou d'espérer enfin aider avant que LGD ne rase la quasi totalité de la base russe. Petit temps pour souffler, et pour qu'Ame finisse sa Divine Rapier à la 40ème pour enterrer VP. Il n'aura pas fallu plus que ça pour forcer le GG de Ramzes666 et valider le top 6 de PSG.LGD.

 

Victoire très convaincante du PSG.LGD, qui évolue clairement avec une stratégie très claire et des joueurs au niveau pour aller chercher les meilleures équipes du monde. Les russes de VP font pâle figure face à des adversaires de ce niveau. Ramzes666 est clairement le joueur qui peut remporter des games tout seul, alors que No[o]ne et RodjEr sont pour le moment presque transparents. On a l'habitude de voir Solo très bas en networth, et bien le position 4 de VP a fait encore pire. Alors que les finalistes chinois de l'année dernière sont en grand forme et très peu inquiets, Virtus Pro vont devoir se reprendre très vite pour ne pas sortir en 12ème position de ce TI9.

 

 

On passe sur la rencontre de la journée. Bien plus serrée en théorie que la précédente, les joueurs de Heen ont clairement la possibilité de créer la surprise et de renverser les chinois de Vici, chez eux. Gros favoris néanmoins, il faudra plus qu'une performance classique pour renverser Ori et Paparazi, qui sont plus que solides pour le moment. C'est également un clash entre deux styles de jeu. D'un côté des joueurs SEA très agressifs, basés sur un skill assez pur et brut, encadrés par un coach très calme. De l'autre, une véritable powerhouse chinoise, où le talent est utilisé comme un arme affûtée et maîtrisée.

 

Game 1 : Beaucoup de mouvement et très peu de répit pour les joueurs de core dans cet early game. Les supports sont très mobiles et rythment très bien la partie. Armel, sur sa Queen Of Pain, profite largement de cette situation, tout comme les deux joueurs de carry. Mais ce sont bien les joueurs de VG qui sortent devant et rentrent dans le mid game avec un petit avantage mais surtout plus de confiance. Le Juggernaut de Paparazi va s'envoler au networth, grâce notamment à son Magnus, et dominera tout le mid game.  Le premier Roshan sera le spectateur privilégié d'une multitude de buy backs avant de finalement tomber aux mains de la squad SEA. Cette aegis n'aboutira à rien, si ce n'est une longue période de calme et d'escarmouches sans conséquences. Le second Roshan ne débloquera pas la game non plus, mais le spectacle continuera tout au long de la seconde aegis de Gabbi.  Au final la partie va se prolonger pendant plus d'une heure et quart. Les pick ups se multiplient, très peu d'erreurs et donc très peu d'opportunités et c'est finalement TNC qui profite le mieux de cette période de jeu et prend la première manche du BO3.

 

Game 2 :  La seconde game repart comme une copie conforme de la première. Un début assez rythmé, surtout autour du Tiny de Kuku pendant que Gabbi accumule les stacks sur son Bristleback carry. Tout le reste de la partie se compose d'escarmouches et de teamfights prolongés à grands coups de buy backs (il aurait fallu les compter). Roshan est encore une fois une priorité très importante pour les deux équipes, et les batîments sont plutôt délaissés. Très peu de risques pris et peu de tentatives de terminer la partie une fois un avantage pris, surtout côté VG qui joue avec une épée de damoclès au dessus de la tête. Les joueurs chinois arrivent à prendre un lourd avantage économique, qui se transforme très timidement en objectifs. Les buy backs continuent de pleuvoir, tous les joueurs semblent très hésitants et la tension est palpable mais commence à devenir une habitude. Les joueurs SEA vont finalement lâcher prise peu de temps après l'heure de jeu, sur une série d'erreur de positionnement des cores qui ouvrent la voie royale à VG, 1-1.

 

Game 3 : La dernière game est donc sous le signe du cheese pick, notamment pour TNC qui sort sa Broodmother d'urgence. Peu de réussite néanmoins pour Armel, totalement nulifié par le Centaur de Yang sur la lane et incapable de décoller après ça. La partie est une longue agonie, durant laquelle VG est en contrôle total, de A à Z, et laisse juste le temps à sa Medusa de se préparer à monter le highground. TNC semble bien fatiguée, légèrement en souffrance, après les deux heures de jeu du début de BO. Les chinois sont bien meilleurs pour tenir ces marathons, et déroulent largement. Une erreur de position d'Armel va sceller le destin de ses coéquipiers et donner une opportunité à VG de les envoyer en lower bracket. Une petite trentaine de minutes auront suffit à faire oublier les longues séances de farm des deux premières parties.

 

Il y aura donc officiellement une équipe chinoise, VG ou LGD, en finale de l'upper bracket (et donc dans le top 3 de The International 2019). Pour TNC par contre, la route sera longue pour aller jusqu'au bout. L'opération sous-marin commence notamment face au vainqueur de Liquid - Fnatic.

 

 

Alliance - RNG : Ouverture des BO1 éliminatoires, les séries les plus cruelles mais nécessaires de l'événement. Le cruel s'est transformé en désastre pour les joueurs de Loda, après un problème lors du draft. D'après ce qui a été révélé lors de l'interview d'après match, avec le capitaine de la line-up iNSaNiA, la squad européenne voulait retirer le Gyrocopter du pool et s'est retrouvée à le sélectionner par erreur à cause du manque de temps. Un ban donc de perdu et une stratégie chamboulée, mais les européens n'ont clairement pas démérité puisqu'ils sont presque venus à bout du last pick Antimage de RNG. Mais au final, ce sont les chinois qui sortent victorieux de ce match éliminatoire, et qui avancera en top 12. L'Agahnim Scepter de l'Ember Spirit de Setsu est venu tamponner les erreurs de Monet, pour retourner une situation défavorable et conclure. 

 

Fnatic - Team Liquid : On ne peut pas nier qu'il y a du talent chez Fnatic, des joueurs capables de défier les meilleurs. Ce qu'il manque, et ce match en est la preuve, c'est le mental et une réelle synergie d'équipe. Fnatic a eu quelques éclats de lucidité et a proposé quelques idées, mais la majorité de la copie rendue par l'équipe SEA est un brouillon rédigé sous l'effet de la panique. Des black holes dans le vent, des engages hors de position, des TP en plein milieu des teamfights. Il y a énormément de problèmes à soulever. Même si Team Liquid s'impose au final, on a du mal à être convaincu tant Fnatic n'a pas existé, n'a pas joué. Rendons aux européens ce que nous leur devons, même si leur adversaire est terriblement faible, ils ont su montrer quelques principes de jeu. Miracle- semble plus à l'aise et peut développer un gameplay plus serein. Il n'y a pas encore la patte des vainqueurs mais on mettra le manque de qualité sur le compte de la nervosité de jouer un BO1.

 

Infamous - Keen Gaming : Sur le papier, Infamous ne paye pas de mine. Mais c'est la détermination, la passion et la liberté dans le jeu de cette équipe SA qui leur a permis de se sortir du BO1 éliminatoire. L'équipe de Keen, menée par Kaka, semblait fébrile et apeuré. Comme si chaque joueur avait à l'idée qu'une défaite était équivalente à une fin définitive et que ce simple fait les paralysait. Ce n'est pas le cas chez Infamous. Des dives, des teamfights qui se finissent à l'autre bout de la carte, les joueurs SA sont décomplexés et capables de déployer l'intégralité de leur talent peu importe la situation. Le Wraith King, maintenant héros signature de la squad péruvienne, a encore une fois été une clé de la victoire, avec la Templar Assassin qui n'a jamais lâché les top networth et une Enchantress qui s'est transformée très vite en canonnière. Nous tenons notre première équipe chinoise éliminée, et la belle histoire des péruviens continue à The International 2019.

 

Mineski - Natus Vincere : Nous terminons cette première journée de Main Stage sur un match une nouvelle fois très serré, où aucune des deux équipes n'arrive à vraiment dérouler complètement jusqu'à la conclusion. Natus Vincere ont eu une occasion de faire le trou, en milieu de partie, mais leur tentative trop gourmande de finir la game n'a pas abouti. Mineski, eux, se sont montrés plus méthodiques une fois dans la base de l'équipe ukrainienne et a prélevé les sides en toute sécurité. L'Agahnim Scepter de la Line de Moon aura fait la différence pour débloquer la situation et offrir les mega creeps à Mineski. Dans une tentative, un peu folle et surtout étrange, d'aller chercher le base race alors qu'aucun creep ne le permettait, les joueurs de Natus Vincere ont craqué au mental dans la dernière ligne droite. La squad SEA a fait parler l'expérience et la tranquilité pour venir à bout de la structure ukrainienne, pourtant favorite. On retrouvera donc Moon et ses compagnons pour le prochain round du lower bracket.

 

Le bracket du Main Event de The International 2019, après le premier jour à la Mercedes Benz Arena.